Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/10/2012

L'efficacité de la prière

4146266275.jpegL'efficacité de la prière

« Demandez et vous recevrez » a dit Notre-Seigneur. « Il faut toujours prier » ajoutait-il. Il importe donc de se faire une juste idée de l’efficacité de la prière, de la source même de cette efficacité et du but auquel toute vraie prière doit être ordonnée. Au travers de saint Thomas et de saint Augustin, essayons d’éclairer ces trois points, en distinguant les biens temporels et spirituels de la prière.

***

I - Juste idée de l’efficacité de la prière.

Nous avons l’air de croire parfois que la prière est une force qui aurait son premier principe en nous, et par laquelle nous essaierions d’incliner la volonté de Dieu. La volonté de Dieu de toute éternité est aussi inflexible qu’elle est miséricordieuse. Personne ne peut se vanter d’avoir éclairé Dieu, de lui avoir fait changer de volonté. « Ego sumDomi­nus, et non mutor ».

Faut-il conclure que notre prière ne peut rien, qu’elle vient trop tard, que si nous prions, aussi bien que si nous ne prions pas, ce qui doit arriver arrivera ?

La parole de l’Evangile demeure : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira ».

 

La prière, en effet, n’est pas une force qui aurait son premier principe en nous, ce n’est pas un effort de l’âme humaine, qui essaierait de faire violence à Dieu, pour lui faire changer ses dispositions providentielles. En réalité la volonté de Dieu est absolument immuable, mais c’est précisément dans cette immutabilité qu’est la source de l’infaillible efficacité de la prière.

II - Source de l’efficacité de la prière

Un Dieu qui n’aurait pas prévu et voulu de toute éternité les prières que nous lui adressons, c’est là une conception aussi puérile que celle d’un Dieu qui s’inclinerait devant nos volontés et changerait ses desseins. Non seulement, tout ce qui arrive a été prévu et voulu ou tout au moins permis d’avance, mais la manière dont les choses arrivent, les causes qui produisent les événements, tout cela est fixé de toute éternité par la Providence.

Pour les moissons, il a préparé la semence ; pour féconder une terre desséchée, il a voulu une pluie abondante ; Et pour sauver l’humanité, dès toujours la divine Providence avait préparé la venue du Christ Jésus. Dans tous les ordres, physique, intellectuel et moral, en vue de certains effets, Dieu dispose les causes qui les doivent produire.

La prière est donc la cause ordonnée à l’obtention  du don de Dieu; elle a sa place dans la vie des âmes pour que ces âmes reçoivent les biens nécessaires ou utiles au salut. Il est donc aussi nécessaire de prier pour obtenir les secours de Dieu, qu’il est nécessaire de semer pour avoir du blé. Les prières sont prévues par Dieu à nous de les semer.

Et c’est au fond très simple : la vraie prière par laquelle nous demandons pour nous, avec humilité, confiance et persévérance, les biens nécessaires à notre sanctification, est infailliblement efficace, parce que Dieu, qui ne peut se dédire, a décrété qu’elle le serait, et parce que Notre-Seigneur nous l’a promis. (IIaIIae, 83, 15). Somme Théologique ARTICLE 15: La prière est-elle méritoire?

La prière n’est donc pas une force débile qui aurait son premier principe en nous. La source de son efficacité est en Dieu et dans les mérites infinis de Jésus-­Christ. Aussi quand nous prions, il ne s’agit pas de persuader Dieu; il s’agit seulement d’élever notre volonté à la hauteur de la sienne, pour vouloir avec Lui ce qu’il a décidé de nous donner : les biens utiles à notre sanctification et à notre salut.

La prière, loin de tendre à abaisser le Très-Haut vers nous, est donc une élévation de notre âme vers Dieu. Nous nous mettons à vouloir, dans le temps, ce que Dieu voulait pour nous de toute éternité.

Et que veut Dieu pour nous ?

La fin de la vie des âmes est au ciel, c’est ce que Dieu veut pour nous : le ciel. La prière ne peut donc nous obtenir que les biens qui sont dans la ligne de notre fin dernière, dans la ligne de la vie éternelle. En dehors de là elle ne peut rien, elle est trop haute pour nous obtenir tel succès temporel sans rapport avec notre salut.

III - Biens de la prière

Les biens qui nous acheminent vers le ciel sont de deux sortes : les spirituels, qui nous y conduisent directement, et les temporels, qui peuvent être indirectement utiles au salut, dans la mesure où ils se subordonnent aux premiers.

A -Les biens spirituels, ce sont la grâce, les vertus, les mérites. La prière est toute-puissante pour obtenir au pécheur la grâce de la conversion, et au juste la grâce actuelle nécessaire à l’accomplissement des devoirs du chrétien.

Pour cela, la Prière doit être sincère, la Prière doit être humble, la Prière doit être confiante en la miséricorde de Dieu, la prière doit être persévérante

Parfois le Seigneur ne semble pas nous exaucer tout de suite, pour éprouver notre confiance et la force de nos bons désirs.

B -Quant aux biens temporels, la prière peut nous obtenir tous ceux qui doivent, d’une façon ou d’une autre, nous aider dans notre voyage vers l’éternité : la prière peut tout obtenir, à condition que nous demandions avant tout et par-dessus tout à Dieu de l’aimer davantage : « Cherchez le royaume des cieux, et tout le reste vous sera donné par surcroît ».

C- Mais si vraiment nous avons prié avec persévérance et si, malgré nos supplications, Dieu nous laisse aux prises avec la tentation, rappelons-nous l’apôtre saint Paul, qui lui aussi supplia à plusieurs reprises pour être délivré de l’aiguillon qui le tourmentait dans sa chair et qui reçut cette réponse : « Ma grâce te suffit pour vaincre », sufficit tibigratia mea. Croyons avec l’Apôtre que cette lutte nous est profitable, et ne cessons pas de demander la grâce, qui seule peut nous empêcher de faiblir.

La prière humble, confiante, persévérante, par laquelle nous demandons pour nous les biens nécessaires au salut est infailliblement efficace, en vertu de la promesse du Seigneur. Dieu, en effet, nous commande de travailler à notre salut. Il ajoute : « Sans moi (sans ma grâce) vous ne pouvez rien faire », « demandez, et vous recevrez » ; demandez-la-moi cette grâce, je vous la donnerai, je vous le promets.

Bien plus, c’est Lui qui fait jaillir la prière de nos cœurs, qui nous porte à demander ce que de toute éternité il veut nous accorder.

***

Conclusion

 La prière de toute éternité est prévue par Dieu.

A nous de savoir l’utiliser avec humilité, confiance et persévérance : Dieu se laissera toucher par nos prières et Il nous donnera les biens nécessaires au salut de nos âmes.

La prière est une force plus puissante que toutes les forces physiques prises ensemble, plus puissante que l’argent, plus puissante que la science.

Ayons confiance en cette force d’origine divine ; rappelons-nous d’où elle vient, rappelons-nous où elle va ; c’est de l’Éternité qu’elle descend, c’est à l’Éternité qu’elle remonte.

Les commentaires sont fermés.